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Divorcer ou se séparer, surtout lorsqu’il y a des enfants en jeu, est une période particulièrement délicate. L’un des principaux enjeux dans ces situations est la question de la garde des enfants. Quelle que soit la forme de divorce choisie, qu’il s’agisse d’un divorce par consentement mutuel ou d’un divorce contentieux, les parents se demandent souvent : « Comment obtenir la garde de mon enfant ? ». L’objectif premier est de protéger l’intérêt des enfants. Voici un éclairage pour mieux comprendre les différentes modalités de garde, comment le juge aux affaires familiales (JAF) prend ses décisions, et ce que vous devez savoir pour obtenir la garde de votre enfant.
Le premier principe : l’intérêt de l’enfant avant tout
Lorsque vous vous demandez comment obtenir la garde de votre enfant, le premier élément à prendre en compte est l’intérêt de l’enfant. La loi, à travers le juge, prendra toujours des décisions qui s’alignent avec ce principe. Qu’il s’agisse d’une garde alternée ou exclusive, le JAF cherchera à garantir que l’enfant puisse grandir dans un environnement stable, équilibré, et en contact avec les deux parents, sauf en cas d’éléments particuliers, comme une maladie grave ou un comportement dangereux de l’un des parents.
Cela implique également que le JAF examinera l’environnement dans lequel l’enfant évoluera. Si un parent souhaite obtenir la garde exclusive de ses enfants, il devra démontrer qu’il peut répondre de manière optimale à l’ensemble des besoins de l’enfant, sur les plans émotionnel, matériel, et éducatif. Cela inclut les aspects liés à la scolarité, les soins médicaux, mais aussi des éléments plus quotidiens, comme les loisirs et l’organisation des week-ends.
Modes de garde : garde alternée ou garde exclusive
Dans le cadre d’une séparation ou d’un divorce, la question de la garde des enfants doit être tranchée. On parle généralement de deux modes de garde principaux : la garde alternée et la garde exclusive.
La garde alternée, comme son nom l’indique, consiste à ce que l’enfant passe un temps équitable chez chacun de ses parents, soit environ 219 jours chez un parent et le reste chez l’autre. Ce mode de garde est généralement privilégié lorsqu’il existe un commun accord entre les parents, et que l’organisation matérielle le permet. En effet, pour que la garde alternée soit possible, il est préférable que les deux parents habitent à proximité l’un de l’autre, afin de faciliter les déplacements vers l’école et les activités extrascolaires.
Cependant, dans certains cas, l’un des parents peut souhaiter obtenir la garde exclusive de l’enfant. Cette décision repose souvent sur des circonstances spécifiques, comme le refus de coopération de l’autre parent, ou la situation dans laquelle un parent ne peut pas offrir un cadre de vie stable pour l’enfant. Par exemple, en cas de maladie grave ou d’incapacité temporaire ou permanente de l’autre parent à s’occuper de l’enfant, le JAF peut accorder la garde exclusive.
La décision du juge : quels critères sont pris en compte ?
La décision du juge repose toujours sur plusieurs critères. Le JAF examine notamment la relation de l’enfant avec chaque parent, l’aptitude des parents à prendre soin de leur enfant, la proximité géographique entre les parents, et l’autorité parentale. L’objectif est de permettre à l’enfant de maintenir des liens avec les deux parents, tout en garantissant que ses besoins soient satisfaits.
Le juge aux affaires familiales prendra également en compte les conditions matérielles de vie des parents. Un parent qui peut offrir un cadre de vie stable, notamment en termes de logement, emploi et proximité de l’école de l’enfant, aura de meilleures chances d’obtenir la garde. De plus, la disponibilité des parents, notamment leur emploi du temps professionnel, sera prise en considération. En effet, si l’un des parents travaille à temps plein et ne peut pas assurer une présence quotidienne auprès de l’enfant, cela pourrait influencer la décision du JAF.
Les parents doivent aussi faire attention à leur comportement durant la procédure de divorce. Si un parent adopte une attitude agressive ou fait preuve de manipulation à travers les enfants, le juge peut en tenir compte pour déterminer si ce parent est apte à avoir la garde. Dans certains cas, le JAF peut également décider de confier l’exercice de visite et d’hébergement à un seul parent si cela est jugé plus approprié pour l’enfant.
Médiation familiale et rôle du médiateur
En cas de désaccord entre les parents sur la garde des enfants, la médiation familiale peut être une solution. Cette procédure vise à permettre aux parents de trouver un terrain d’entente avec l’aide d’un médiateur familial. La médiation familiale peut se dérouler avant la saisine du JAF ou pendant la procédure de divorce. Il s’agit d’un espace neutre où les parents peuvent discuter de l’organisation de la garde des enfants et tenter de parvenir à un accord amiable.
Cependant, si la médiation échoue, le JAF devra trancher et imposer une solution. C’est pourquoi il est recommandé aux parents de tenter la médiation familiale avant d’entamer une procédure judiciaire, afin d’éviter un conflit long et coûteux.
Pension alimentaire et obligations financières
Lorsque l’enfant réside chez l’un des parents, l’autre parent est souvent tenu de verser une pension alimentaire. Cette pension vise à compenser les frais liés à l’entretien et à l’éducation de l’enfant, comme les dépenses de santé, les frais de scolarité, ou les dépenses courantes. Le montant de la pension est calculé en fonction des revenus des deux parents, du nombre d’enfants, et des besoins spécifiques de l’enfant.
Dans le cadre d’une garde alternée, le JAF peut décider de ne pas fixer de pension alimentaire, considérant que chaque parent contribue directement aux frais de l’enfant lorsqu’il réside chez eux. Cependant, dans d’autres cas, une pension peut tout de même être fixée, si les disparités de revenus entre les parents sont significatives. Cela permet de maintenir un équilibre dans la prise en charge des besoins de l’enfant.
Les erreurs à éviter pour obtenir la garde de son enfant
Lorsque l’on souhaite obtenir la garde de son enfant, il est important d’éviter certains comportements qui pourraient jouer en votre défaveur. Tout d’abord, quitter le domicile conjugal sans l’accord de l’autre parent ou sans raison légitime peut être perçu comme un abandon de famille, ce qui peut nuire à vos chances d’obtenir la garde.
Ensuite, il est essentiel de continuer à contribuer aux charges du mariage, même après la séparation. Le non-paiement des charges communes, comme le loyer ou les factures, peut être mal vu par le JAF, surtout si cela impacte les enfants.
Enfin, éviter toute instrumentalisation des enfants dans le conflit est primordial. Les juges ne tolèrent pas que les enfants soient utilisés comme des leviers de négociation ou de pression. Il est important de toujours respecter l’intérêt de l’enfant et de ne pas le mêler aux conflits entre les parents.
Conclusion
Obtenir la garde de son enfant est un processus complexe, où l’intérêt de l’enfant est toujours la priorité. Que ce soit dans le cadre d’un divorce amiable ou d’un divorce contentieux, il est essentiel de respecter les critères fixés par le juge et d’éviter les erreurs qui pourraient compromettre vos chances d’obtenir la garde. La médiation familiale peut être un bon moyen de résoudre les conflits et de trouver un accord amiable, tandis que l’aide d’un avocat spécialisé vous permettra de mieux naviguer dans cette procédure. En fin de compte, le but est d’assurer le bien-être de l’enfant tout en respectant les droits de chaque parent.