La bipolarité, également connue sous le nom de trouble bipolaire, est une affection psychiatrique complexe caractérisée par des sautes d’humeur extrêmes, allant de périodes d’euphorie à des épisodes de dépression profonde. Au regard du retentissement qu’a cette pathologie sur la vie des personnes qui en souffre, il est tout à fait légitime qu’elle puisse s’interroger sur la question d’une éventuelle prise en charge ou sur le fait savoir si elles peuvent bénéficier d’une aide financière pour compenser les effets qu’a leur bipolarité sur leur situation. Il n’est, en effet, pas inutile de rappeler que les personnes atteintes de ce trouble se retrouvent dans l’incapacité de tenir un rythme de travail classique, rythme les plaçant fréquemment dans une situation anxieuse et stressante propice à l’aggravation de leur pathologie. La bipolarité, est-elle une pathologie reconnue par la mdph ? Une personne bipolaire, peut-elle obtenir le bénéfice de l’Allocation Adulte Handicapée (AAH) ? Que faire dans le cas où la mdph refuserait un dossier de demande d’une personne souffrant de bipolarité ?
Nos avocats répondent à ces questions dans cet article et vous expliquent comment faire pour maximiser vos chances d’obtenir la reconnaissance de votre bipolarité par la mdph ?
Sommaire
La MDPH reconnaît-elle la bipolarité pour l’octroi d’aides ?
La bipolarité se manifeste généralement par des symptômes psychotiques ou dépressifs, des hallucinations, des troubles de l’attention et de la concentration ou encore des troubles du sommeil. Les personnes souffrant d’une telle pathologie sont contraintes de suivre un traitement médicamenteux lourd (aripiprazole, temesta, tercian, etc.) lequel entraîne bien souvent des effets secondaires indésirables. Une telle pathologie a donc un retentissement significatif sur le fonctionnement du quotidien de la personne concernée laquelle est souvent dans l’impossibilité de conserver un emploi, de mener une vie sociale épanouie, etc.
La MDPH reconnaît toute maladie dès lors qu’elle a un retentissement important sur la vie (sociale, professionnelle ou scolaire) de la personne qui en est atteinte. Aussi, au regard des symptômes que peuvent présenter les personnes souffrant de bipolarité, il paraît évident qu’une telle pathologie doit être considérée comme un handicap / une maladie invalidante ouvrant droit au bénéfice des prestations de la MDPH. À noter qu’il en va de même, plus généralement, pour toute pathologie d’ordre psychique (dépression mdph, agoraphobie mdph, etc.). Rien n’empêche donc, pour la personne souffrant de bipolarité, de déposer un dossier de demande auprès de la MPDH, cette dernière pouvant obtenir le bénéfice d’aides financières notamment l’AAH.
Comment faire pour obtenir l’AAH lorsqu’on souffre de bipolarité ?
Pour bénéficier de l’AAH, la personne souffrant de bipolarité devra démontrer à la mdph qu’elle présente un taux d’incapacité suffisant. Plus précisément, elle devra justifier soit d’un taux d’incapacité permanente supérieur à 80% soit d’un taux d’incapacité a minima compris entre 50 et 79% et de l’existence de difficultés importantes quant à son accès à l’emploi (RSDAE).
Aussi, afin de maximiser ses chances d’obtenir une décision favorable à la MDPH, la personne souffrant de bipolarité devra faire son possible pour décrire sa situation et en quoi sa pathologie l’invalide au quotidien. Pour ce faire, il lui est recommandé d’établir le dossier de demande le plus complet possible en y détaillant les symptômes de son trouble, son traitement et ses effets secondaires, et surtout en quoi sa maladie l’impact au quotidien. Il est également essentiel de fournir à la mdph tout justificatif utile. C’est sur la base de ce dossier que la mdph examinera la demande d’aah en arrêtant, au préalable, un taux d’incapacité. Si la mdph estime que le taux d’incapacité est suffisant et que la situation de la personne nécessite des compensations, elle pourra octroyer à cette dernière le bénéfice de l’AAH. À l’inverse, si tel n’est pas le cas, elle prononcera une décision de refus.
Comment réagir en cas de refus de la mdph d’accorder l’AAH dans le cadre d’un trouble bipolaire ?
À partir du moment où la mdph a pris une décision de refus, il appartiendra à la personne bipolaire de la contester en formant un recours. Elle pourra également prendre acte de ce refus et déposer un nouveau dossier ultérieurement en cas d’aggravation de sa situation. Dans le cas où la personne concernée déciderait d’engager une procédure de contestation contre le refus, elle devra dans un premier faire ce que l’on appelle un recours gracieux directement auprès de la mdph (Rapo mdph). Ce recours prend la forme d’une lettre. Dans ce courrier, il sera nécessaire de demander le réexamen de son dossier et d’expliquer en quoi la mdph s’est trompée en refusant d’octroyer l’aah.
Dans le cas où ce recours gracieux n’aboutirait pas et que la mdph déciderait de maintenir sa décision de refus, il sera également possible d’engager une action en justice (recours contentieux). Cette fois, la personne bipolaire devra faire valoir ses droits devant un tribunal et solliciter une nouvelle étude de son dossier de demande. Le juge pourra ainsi soit confirmer le refus de la mdph soit décider d’octroyer l’aah.
Le Cabinet Dyade avocats intervient dans toute la France pour aider les personnes souffrant de trouble bipolaire à faire valoir leurs droits contre la MDPH. N’hésitez pas à nous contacter pour toute précision éventuellement nécessaire.
